Retour sur l'Italie 70
Deux nouvelles brochures viennent de paraître. Les 40 ans de Mai 68 approchent. Nous en profitons pour faire un retour sur un mois de mai en Italie qui dura 10 ans...
On voudrait recouvrir les événements de la décennie 1970 et du début des années 1980 en Italie d’une chape de plomb : paralyser l’espoir que certains ont vu, ou vécu, dans cette lutte, enchaîner les ailes des détracteurs, des destructeurs de l’ordre. Surtout, faire croire que ce n’était pas même une révolte, juste quelques petits cailloux pointus, dispersés ça et là, dans les rouages de la machine à huiler. Et pourtant ces luttes, Erri de Luca l’affirme, c’était « le contraire de un ». C’est son expérience des solitudes qui se rejoignent dans l’unité d’un mouvement autonome dont nous parlent ces textes. Erri de Luca conjugue l’intime au pluriel, et c’est en cela que son expérience personnelle s’inscrit dans un mouvement collectif, dans ce mois de mai qui dura dix ans.
Extrait de La joie armée, un texte de 1977 de Alfredo M. Bonnano.
" En attaquant les concepts de quantification, de classe, de projet, de schéma, de mission historique, et autres vieilleries du même ordre, on court le risque de ne plus rien avoir à faire, d'être obligé d'agir, dans la réalité, modestement, avec tous les autres, comme des millions d'autres, qui construisent la révolution jour après jour, sans attendre le signal d'un grand soir. "
" Le jeu que l'on oppose, en tant qu'oisiveté sereine, à la responsabilité de la vie, est une image fausse et distordue de la réalité du jeu. Dans la réalité de la lutte contre le capital, au stade actuel de l'affrontement et des contradictions relatives, le jeu n'est pas un "passetemps", mais une arme de lutte. "
" Dépêche-toi d'attaquer le capital avant qu'une nouvelle idéologie ne le rende à nouveau sacré. Dépêche-toi de refuser le travail avant que quelque nouveau sophiste te dise, encore une fois, que "le travail rend libre". Dépêche-toi de jouer. Dépêche-toi de t'armer. "
Pour mémoire :
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