Dernières nouvelles :
Interrogations sur la communication de la Slovénie après son incident nucléaire
La centrale slovène aurait évité le pire
Alerte nucléaire en Europe après un incident en Slovénie

A Flamanville, les travaux de l'EPR sont suspendus après des anomalies sur Le Monde.fr

LEMONDE.FR | 28.05.08 | 09h12

Toute opération de coulage de béton est stoppée, depuis le 23 mai, sur le site du futur réacteur nucléaire de nouvelle génération EPR, à Flamanville (Manche). Après inspection, l'Autorité de sûreté nucléaire (ASN) a en effet découvert une anomalie dans le ferraillage de l'îlot de support du réacteur. La deuxième en quelques semaines. "Nous avons suspendu le coulage du béton pour une durée indéterminée, indique Thomas Houdré, chef de la division ASN de Normandie. Les opérations ne pourront reprendre qu'après correction et vérification de notre part."

Selon les inspecteurs de l'ASN, ces "erreurs" répétées ne remettent pas en cause la sûreté de la future installation. Toutefois, "elles illustrent un manque de rigueur inacceptable". "EDF doit ren forcer la culture de sûreté sur le chantier, indiquent-ils. Elle doit aussi améliorer ses propres contrôles et ceux effectués par ses prestataires."

ÉGALEMENT DES PROBLÈMES SUR LE SITE DE L'EPR FINLANDAIS

Ce rappel à l'ordre répond aux demandes de Greenpeace. L'association écologiste a listé les remarques dressées par l'ASN depuis le démarrage du chantier, en décembre 2007 : "Utilisation de béton de qualité inadaptée, fissures dans le béton, non-conformités ou absence de ferraillage pour le béton de la plateforme support du réacteur, soudures non conformes réalisées par un fournisseur, non-qualification de certains opérateurs, en particulier des soudeurs en charge de la réalisation du liner [coque en acier de protection interne], contrôles qualité inexistants ou inadéquats, variations non autorisées entre les plans papier du projet initial et la mise en œuvre, incapacité à réparer ces erreurs de façon satisfaisante", rappelle Yannick Rousselet, chargé de campagne chez Greenpeace.

"Sans surprise, le chantier français prend le même chemin catastrophique que le chantier de l'EPR finlandais [actuellement très en retard], constate l'association. Ce qui se passe en Finlande et en France prouve que le nucléaire, c'est trop tard, trop cher, trop risqué. Le projet EPR doit être abandonné." Les soucis de l'EPR ne se limitent pas au domaine technique. Mercredi 28 mai, les agents de sécurité du chantier en ont bloqué les accès. "La société qui les emploie, filiale du groupe Onet, ne répond pas à leurs revendications salariales et nous renvoie vers EDF", explique Jacques Tord, délégué spécial de la CGT pour le chantier.

Les 34 agents concernés protestent aussi contre leurs conditions de travail. "La moitié d'entre eux est employée en CDD, déplore la CGT. Nous réclamons la requalification de leur contrat en CDI. Il est paradoxal qu'un chantier dit de haute importance ne dispose pas de moyens de surveillance adéquats. Ces agents de sécurité ne sont pas chargés de garder un supermarché, ils ont besoin d'être formés et équipés pour remplir leur mission." Le malaise ne se limite pas aux agents de sécurité du chantier. Leurs collègues de la centrale nucléaire envisageaient de leur emboîter le pas, en organisant, jeudi 29, un filtrage des accès. Les syndicats CFDT et CGT se plaignent d'un "manque de dialogue social sur le chantier".

Jean-Pierre Buisson

Alerte nucléaire européenne après un incident dans une centrale en Slovénie

04.06.08 | ~20h00

BRUXELLES (AFP) — La Commission européenne a déclenché mercredi le système d'alerte européen sur les risques radioactifs après un incident survenu dans une centrale nucléaire en Slovénie, à Krsko, qui est en cours de mise à l'arrêt.

"Pour l'instant, aucune fuite dans l'environnement n'a été identifiée", a précisé la Commission dans un communiqué.

"Il n'y a pas de danger pour la population et l'environnement", a ajouté une porte-parole de la présidence slovène de l'UE à Bruxelles, Maja Kocijancic, soulignant que la fuite ne concernait aucune matière radioactive, mais de l'eau.

Le système d'urgence européen d'information sur la radioactivité ECURIE a reçu à 15H38 GMT un message d'alerte de la Slovénie après la détection d'une fuite dans le système de refroidissement de la centrale, dans le sud-ouest de la Slovénie, a indiqué la Commission dans un communiqué.

L'information a ensuite été communiquée à tous les Etats membres.

La centrale a décidé de mettre à l'arrêt le réacteur, dont la puissance était réduite à 22% vers 17H30 GMT.

Ce système d'alerte a été créé par l'UE en 1987 après l'explosion de la centrale soviétique de Tchernobyl. Il permet aux Etats membres de communiquer en cas d'"accident nucléaire majeur ou d'urgence radioactive", selon la Commission.

Il est utilisé fréquemment, a indiqué le porte-parole de la Commission chargé de l'Energie Ferran Tarradellas. Mais il est très rare que Bruxelles juge que l'incident vaille la peine d'être rendu public.

La centrale de Krsko (120 km de Ljubljana) avait été arrêtée pendant un mois en fin d'année dernière pour des travaux de maintenance.

Exploitée en commun par la Slovénie et la Croatie, elle a été construite par le consortium américano-japonais Westinghouse et mise en service en 1983. Elle produit 20% de l'électricité consommée en Slovénie et 15% de celle utilisée en Croatie.

La Slovénie avait annoncé l'an dernier un projet de construction d'un second réacteur pour cette centrale d'ici 2017.


Accueil | Précédent | Suivant